Примечания.
1 Фома I был тайно умерщвлен своими двумя сыновьями
Стефаном и Радивоем в 1460 году. Стефан ему наследовал.
Радивой, негодуя на брата за похищение власти, разгласил
ужасную тайну и бежал в Турцию к Магомету II. Стефан, по
внушению папского легата, решился воевать с турками. Он
был побежден и бежал в Ключ-город, где Магомет осадил
его. Захваченный в плен, он не согласился принять
магометанскую веру, и с него содрали кожу.
2 Щиколодка, по московскому наречию щиколка.
3 Так называют себя некоторые иллирийские раскольники.
4 Фаланга, палочные удары по пятам.
5 Радивой никогда не имел этого сана; и все члены
королевского семейства истреблены были султаном.
6 Кафтан, обыкновенный подарок султанов.
7 Анахронизм.
8 Трогательный обычай братования, у сербов и других
западных славян, освящается духовными обрядами.
9 Неизвестно, к какому происшествию относится эта песня.
10 Потеря сражения приписывается далматам, ненавистным
для влахов.
11 Жиды в турецких областях суть вечные предметы гонения
и ненависти. Во время войны им доставалось от мусульман и
христиан. Участь их, замечает В. Скотт, походит на
участь летучей рыбы. - Мериме.
12 Банялука, прежняя столица Боснийского пашалыка.
13 Селихтар, меченосец.
14 Все народы почитали жабу ядовитым животным.
15 Мицкевич перевел и украсил эту песню.
16 Гайдук, глава, начальник. Гайдуки не имеют пристанища
и живут разбоями.
17 Западные славяне верят существованию упырей .
См. песню о Марке Якубовиче.
18 Мериме поместил в начале своей Guzla известие о старом
гусляре Иакинфе Маглановиче; неизвестно, существовал ли
он когда-нибудь; но статья его биографа имеет
необыкновенную прелесть оригинальности и правдоподобия.
Книга Мериме редка, и читатели, думаю, с удовольствием
найдут здесь жизнеописание славянина-поэта.
Notice sur Hyacinthe Maglanovich.
Hyacinthe Maglanovich est le seul joueur de guzla que j'aie vu,
qui fut aussi poete; car la plupart ne font que repeter d'anciennes
chansons, ou tout au plus ne composent que des pastiches en prenant
vingt vers d'une ballade, autant d'une autre, et liant le tout au
moyen de mauvais vers de leur facon.
Notre poete est ne а Zuonigrad, comme il le dit lui-meme dans sa
ballade intitulee L'Aubepine de Veliko. Il etait fils d'un cordonnier,
et ses parents ne semblent pas s'etre donne beaucoup de mal pour son
education, car il ne sait ni lire ni ecrire. A l'age de huit ans il
fut enleve par des tchingenehs ou bohemiens. Ces gens le menerent en
Bosnie, ou ils lui apprirent leurs tours et le convertirent sans
peine а l'islamisme, qu'ils professent pour la plupart. Un ayan ou
maire de Livno le tira de leurs mains et le prit а son service, ou
il passa quelques annees.
Il avait quinze ans, quand un moine catholique reussit а le
convertir au christianisme, au risque de se faire empaler s'il
etait decouvert; car les Turcs n'encouragent point les travaux des
missionnaires. Le jeune Hyacinthe n'eut pas de peine а se decider
а quitter un maitre assez dur, comme sont la plupart des Bosniaques;
mais, en se sauvant de sa maison, il voulut tirer vengeance de ses
mauvais traitements. Profitant d'une nuit orageuse, il sortit de Livno,
emportant une pelisse et le sabre de son maitre, avec quelques sequins
qu'il put derober. Le moine, qui l'avait rebaptise, l'accompagna dans
sa fuite, que peut-etre il avait conseillee.
Tous ces details m'ont ete donnes en 1817 par Maglanovich lui-meme.
De Livno а Scign en Dalmatie il n'y a qu'une douzaine de lieues.
Les fugitifs s'y trouverent bientot sous la protection du gouvernement
venitien et а l'abri des poursuites de l'ayan. Ce fut dans cette ville
que Maglanovich fit sa premiere chanson: il celebra sa fuite dans une
ballade, qui trouva quelques admirateurs et qui commenca sa reputation.
* J'ai fait de vains efforts pour me la procurer. Majflanovich lui-meme
l'avait oubliee, ou peut-etre eut-il honte de me reciter son premier
essai dans la poesie.
Mais il etait sans ressources d'ailleurs pour subsister, et la
nature lui avait donne peu de gout pour le travail. Grace а
l'hospitalite morlaque, il vecut quelque temps de la charite des
habitants des campagnes, payant son ecot en chantant sur la guzla
quelque vieille romance qu'il savait par coeur. Bientot il en composa
lui-meme pour des mariages et des enterrements, et sut si bien se
rendre necessaire, qu'il n'y avait pas de bonne fete si Maglanovich
et sa guzla n'en etaient pas.
Il vivait ainsi dans les environs de Scign, se souciant fort peu
de ses parents, dont il ignore encore le destin, car il n'a jamais
ete а Zuonigrad depuis son enlevement.
A vingt-cinq ans c'etait un beau jeune homme, fort, adroit, bon
chasseur et de plus poete et musicien celebre; il etait bien vu de
tout le monde, et surtout des jeunes filles. Celle qu'il preferait
se nommait Marie et etait fille d'un riche morlaque, nomme
Zlarinovich. Il gagna facilement son affection et, suivant la
coutume, il l'enleva. Il avait pour rival une espece de seigneur du
pays, nomme Uglian, lequel eut connaissance de l'enlevement projete.
Dans les moeurs illyriennes l'amant dedaignй se console facilement
et n'en fait pas plus mauvaise mine а son rival heureux; mais cet
Uglian s'avisa d'etre jaloux et voulut mettre obstacle au bonheur de
Maglanovich. La nuit de l'enlevement, il parut accompagne de deux de
ses domestiques, au moment ou Marie etait dejа montee sur un cheval
et prete а suivre son amant. Uglian leur cria de s'arreter d'une voix
menacante. Les deux rivaux etaient armes suivant l'usage. Maglanovich
tira le premier et tua le seigneur Uglian. S'il avait eu une famille,
elle aurait epousй sa querelle, et il n'aurait pas quitte le pays
pour si peu de chose; mais il etait sans parents pour l'aider, et il
restai seul expose а la vengeance de toute la famille du mort.
Il prit son parti promptement et s'enfuit avec sa femme dans les
montagnes, ou il s'associa avec des heyduques.
* Espece de bandits.
II vecut longtemps avec eux, et meme il fut blesse au visage
dans une escarmouche avec les pandours *.
* Soldats de la police.
Enfin, ayantgagne quelque argent d'une maniиre assez peu honnete,
je crois, il quitta les montagnes, acheta des bestiaux et vоnt
s'etablir dans le Kotar avec sa femme et quelques enfants. Sa maison est
pres de Smocovich, sur le bord d'une petite riviere ou d'un torrent,
qui se jette dans le lac de Vrana. Sa femme et ses enfants s'occupent
de leurs vaches et de leur petite ferme; mais lui est toujours en voyage;
souvent il va voir ses anciens amis les heyduques, sans toutefois prendre
part а leur dangereux metier.
Je l'ai vu а Zara pour la premiere fois en 1816. Je parlais alors
tres facilement l'illyrique, et je desirais beaucoup entendre un poete
en reputation. Mon ami, l'estimable voivode Nicolas * * *, avait
rencontre а Biograd, ou il demeure, Hyacinthe Maglanovich, qu'il
connaissait dejа, et sachant qu'il allait а Zara, il lui donna une
lettre pour moi. Il me disait que, si je voulais tirer quelque chose
du joueur de guzla, il fallait le faire boire; car il ne se sentait
inspire que lorsqu'il etait а peu pres ivre.
Hyacinthe avait alors pres de soixante ans. C'est un grand homme,
vert et robuste pour son age, les epaules larges et le cou
remarquablement gros; sa figure est prodigieusement basanee; ses yeux
sont petits et un peu releves du coin; son nez aquilin, assez enflamme
par l'usage des liqueurs fortes, sa longue moustache blanche et ses
gros sourcils noirs forment un ensemble que l'on oublie difficilement
quand on l'a vu une fois. Ajoutez а cela une longue cicatrice qu'il
porte sur le sourcil et sur une partie de la joue. Il est tres
extraordinaire qu'il n'ait pas perdu l'oeil en recevant cette blessure.
Sa tete etait rasee, suivant l'usage presque general, et il portait un
bonnet d'agneau noir: ses vetements etaient assez vieux, mais encore
tres propres.
En entrant dans ma chambre, il me donna la lettre du voivode et
s'assit sans ceremonie. Quand j'eus fini de lire: vous parlez donc
l'illyriqiie, me dit-il d'un air de doute assez meprisant. Je lui
repondis sur-le-champ dans cette langue que je l'entendais assez bien
pour pouvoir apprecier ses chansons, qui m'avaient ete extremement
vantees. Bien, bien dit-il; mais j'ai faim et soif: je chanterai quand
je serai rassasie. Nous dоnames ensemble. Il me semblait qu'il avait
jeunй quatre jours au moins, tant il mangeait avec avidite. Suivant
l'avis du voivode, j'eus soin de le faire boire, et mes amis, qui
etaient venus nous tenir compagnie sur le bruit de son arrivee,
remplissaient son verre а chaque instant. Nous esperions que quand
cette faim et cette soif si extraordinaires seraient apaisees, notre
homme voudrait bien nous faire entendre quelques uns de ses chants.
Mais notre attente fut bien trompee. Tout d'un coup il se leva de
table et se laissant tomber sur un tapis prиs du feu (nous etions
en decembre), il s'endormit en moins de cinq minutes, sans qu'il y
eut moyen de le reveiller.
Je fus plus heureux, une autre fois: j'eus soin de le faire boire
seulement assez pour l'animer, et alors il nous chanta plusieurs des
ballades que l'on trouvera dans ce recueil.
Sa voix a du etre fort belle; mais alors elle etait un peu cassee.
Quand il chantait sur sa guzla, ses yeux s'animaient et sa figure
prenait une expression de beaute sauvage, qu'un peintre aimerait
а exprimer sur la toile.
Il me quitta d'une facon etrange: il demeurait depuis cinq jours chez
moi, quand un matin il sortit, et je l'attendis inutilement jusqu'au
soir. J'appris qu'il avait qutte Zara pour retourner chez lui; mais en
meme temps je m'apercus qu'il me manquait une paire de pistolets
anglais qui, avant son depart precipite, etaient pendus dans ma
chambre. Je dois dire а sa louange qu'il aurait pu emporter egalement
ma bourse et une montre d'or qui valaient dix fois plus que les
pistolets, qu'il m'avait pris.
En 1817 je passa! deux jours dans sa maison, ou il me recut avec
toutes les marques de la joie la plus vive. Sa femme et tous ses
enfants et petits-enfants me sauterent au cou et quand je le quittai,
son fils aine me servit de guide dans les montagnes pendant plusieurs
jours, sans qu'il me fut possible de lui faire accepter quelque
recompense.
19 Вурдалаки, вудкодлаки, упыри, мертвецы, выходящие из
своих могил и сосущие кровь живых людей.
20 Лекарством от укушения упыря служит земля, взятая из его могилы.
21 По другому преданию, Георгий сказал товарищам: "Старик мой умер;
возьмите его с дороги".
22 Прекрасная эта поэма взята мною из Собрания сербских
песен Вука Стефановича.
23 Песня о Яныше королевиче в подлиннике очень длинна и разделяется
на несколько частей. Я перевел только первую, и то не всю.
